Pathologies
La main est constituée de multiples structures différentes (nerfs, tendons, artères, articulations, os, muscles…). Aussi chaque structure peut être touchée par une déformation congénitale, une maladie, un traumatisme, une hyper-sollicitation ou des micro-traumatismes répétés avec des conséquences sur la fonction finale de la main (mobilités pour la préhension, sensibilité pour le toucher) et un handicap plus ou moins important dans les gestes de la vie quotidienne.
Les pathologies de la main sont donc nombreuses et d’origines diverses. Certaines sont plus fréquentes que d’autres. La chirurgie de la main est une discipline extrêmement large et complexe. Pour les autres localisations, les pathologies sont beaucoup moins nombreuses.
Le syndrome du canal carpien résulte d’une compression du nerf médian au poignet en regard du ligament annulaire antérieur. Il est favorisé par des mouvements répétitifs professionnels, personnels, par des postures répétées ou bien par certaines maladies, la grossesse, le diabète. Le patient signale des fourmillements dans le territoire du nerf médian : trois premiers doigts avec des troubles de la sensibilité et une diminution de la force. Le diagnostic est essentiellement clinique avec des tests dynamiques et peut-être confirmé par un électromyogramme.
Le traitement est conservateur à un stade débutant avec attelle et infiltration de corticoïdes quand il n’y a pas de signe sensitif objectif. Par contre, quand il existe des signes objectifs, le traitement chirurgical doit être proposé avec neurolyse du nerf médian par voie endoscopique ou par mini-open. Les résultats sont très satisfaisants et très rapides avec disparition des fourmillements le soir même.
La rhizarthrose est une arthrose touchant les articulations situées à la base du pouce. Cette affection est fréquente et touche préférentiellement les femmes. Les douleurs et la gêne fonctionnelle ne sont pas proportionnelles à l’importance des signes radiologiques d’arthrose, c’est-à-dire que certaines personnes ont des arthroses importantes radiologiques sans gêne ni douleur, certains ont des douleurs importantes avec des signes minimes d’arthrose.
Sur la radiographie, l’atteinte peut toucher soit la trapézo-métacarpienne (le plus souvent), soit la scapho-trapézo-métacarpienne.
Le traitement est d’abord conservateur avec gel anti-inflammatoire local, attelle d’immobilisation nocturne, puis infiltration avant d’envisager une chirurgie d’arthroplastie ou de trapézectomie.
La synovite articulaire correspond à une inflammation aiguë ou chronique du tissu synovial qui enveloppe l’articulation synovite sécrète un liquide inflammatoire qui peut détruire les articulations. Comme c’est le cas dans les rhumatismes inflammatoires de type polyarthrite rhumatoïde. Cette synovite peut être aussi infectieuse en rapport avec une plaie en regard de cet articulation, ou bien d’origine métabolique, comme dans la goutte, avec production excessif d’acide urique dans tous les tissus et en particulier des dépôts de cristaux d’acide dans les articulations, provoquant une synovie.
Le patient présente une grosse articulation Chaude douloureuse et aurait dit le traitement spécifique doit être rapide pour éviter la destruction du cartilage.
Le doigt à ressaut correspond à un blocage des tendons fléchisseurs dans la gaine digitals à la racine du doigt, en raison d’une inflammation sur les tendons. L’hyper-utilisation peut-être responsable de ce type de pathologie. Le patient ressent un ressaut lors de la flexion du doigt mais au maximum, le doigt peut rester bloqué en position fléchie.
L’examen clinique retrouve une douleur vive en amont de la poulie A1. Dans les 3 premiers mois qui suivent le début de la symptomatologie, le traitement peut être une infiltration. Par contre, après, une chirurgie peut-être nécessaire.
Il s’agit d’un kyste en général en rapport avec l’arthrose au niveau de l’articulation interphalangienne distale. Le contenu est gélatineux Du fait de sa proximité avec la matrice unguéale, ce kyste peut entraîner une déformation de l’ongle.
Le traitement comporte l’exérèse en masse du kyste et de la peau en regard et le comblement de la perte de substance par un prélèvement de peau épaisse.
La maladie de Dupuytren correspond à un épaississement de l’aponévrose palmaire avec des nodules, des brides (digitales, palmaires, digito-palmaires) ou des dépressions (ombilications) à la face antérieure de la main aboutissant à une flexion progressive et irréductible d’un ou plusieurs doigts. C’est une maladie bénigne, généralement indolore mais qui peut s’avérer très handicapante.
La maladie de Dupuytren peut toucher l’ensemble des doigts mais atteint préférentiellement les 4e et 5e doigts. Le diagnostic est clinique sans nécessité d’explorations complémentaires. Son origine est soit génétique, soit médicamenteuse, soit métabolique…
Le traitement chirurgical ne s’envisage que quand la main ne tient plus à plat sur la table ou dans les formes douloureuses. La technique de l’aponévrotomie percutanée à l’aiguille peut être proposée dans certaines formes sinon la technique consiste à réséquer le tissu pathologique par des larges incisions. Les suites opératoires sont difficiles et à surveiller de près.
La couverture des pertes de substances cutanées de la main et des doigts en Urgences, ou bien en différé pour réséquer des cicatrices douloureuses, fait appel à des techniques très spécifiques, allant de la simple cicatrisation dirigée au lambeau libre en passant par la greffe de peau fine ou épaisse, les lambeaux locaux. Chaque cas est particulier et le chirurgien de la main doit avoir des notions solides de Chirurgie plastique, des bases anatomiques et une pratique de micro-chirurgie pour adapter au mieux le traitement. Il existe un large éventail de lambeaux possibles au niveau de la main avec chacun ses indications, ses inconvénients et ses séquelles de prélèvement. Une consultation très spécialisée est donc nécessaire.
La synovite des fléchisseurs est une inflammation au niveau de la gaine des fléchisseurs des doigts en particulier dans la gaine digitale. Elle survient en général chez les patients avec des maladies inflammatoires ( rhumatisme inflammatoire ), les diabétiques et surtout dans les cas d’hyper utilisation. A la racine des doigts, les tendons passent dans des poulies et l’inflammation qui épaissie le tendon avec sa gaine peut être responsable de blocage comme dans les doigts à ressaut.
Au niveau du poignet, on peut constater une grosse tuméfaction de part et d’autre du canal carpien responsable de douleurs, d’inflammation, de gêne fonctionnelle.
Le traitement consiste à traiter la cause de l’inflammation : repos articulaire, traitement anti-inflammatoire, et en cas d’échec, une chirurgie afin de réséquer tout le tissu inflammatoire autour des tendons.
Au niveau de chaque doigt, il existe 3 phalanges et 3 articulations, sauf au niveau du pouce qui n’en possède que 2. Chaque articulation est maintenue latéralement par des ligaments constitués de fibres élastiques solides. Une entorse simple correspond à une élongation, une entorse grave correspond à une rupture complète de ce ligament et donc peut être responsable de mobilités anormales de cette articulation. Ces entorses peuvent également s’associer à des fractures articulaires.
L’entorse se présente en urgence comme un gonflement, une articulation avec des douleurs avec possible laxité à la suite d’un traumatisme. Le traitement en général est orthopédique avec une immobilisation en extension par une petite attelle, 10 jours maximum pour une entorse simple, trois semaines pour une entorse grave. Par contre, quand il y a une fracture associée éventuellement des signes de subluxation, une consultation spécialisée est nécessaire. Au niveau de l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce bord interne, les entorses avec laxité doivent nécessiter impérativement d’un traitement chirurgical.
Il s’agit d’une inflammation de la gaine synoviale des extenseurs du pouce sur le bord externe du poignet dans sa poulie fibreuse au contact de la pointe de l’extrémité du radius (styloïde).
Cette inflammation fait suite à une hyper-utilisation du poignet ou des micro-traumatismes. Le patient présente des douleurs du poignet sur le bord externe. Le traitement comporte d’abord tous les traitements conservateurs avec physiothérapie, immobilisation, infiltration de corticoïdes avant d’envisager une chirurgie en cas d’échec.
L’arthrose digitale est la localisation la plus fréquente de l’arthrose. Elle se développe principalement chez la femme aux alentours de la ménopause. Elle siège au niveau des articulations entre les 2 dernières phalanges des doigts (arthrose des inter-phalangiennes distales) ou entre les 2 premières phalanges des doigts (arthrose des inter-phalangiennes proximales).
L’arthrose digitale se manifeste par des déformations à type de tuméfactions nodulaires, des douleurs et une gêne à l’utilisation de la main et des doigts. Le diagnostic se fait par les radiographies en plus de la clinique.
Le traitement de l’arthrose des doigts comporte des mesures non médicamenteuses attelles nocturnes, AINS locaux, physiothérapie, infiltration aux corticoïdes avant de discuter de chirurgie. La chirurgie peut être soit une arthrodèse soit une arthroplastie prothétique.
La main peut être le siège d’une grande variété de plaies. La lésion est simple si elle ne touche qu’un type de structure, l’os, le tendon sans perte de substance cutanée. Par contre, cette lésion est dite complexe lorsqu’elle concerne plusieurs structures à la fois, que la plaie est profonde atteignant, l’os, les muscles, les tendons, les vaisseaux ou les nerfs.
Les traumatismes de la main sont souvent sous-estimés et donc ne bénéficient pas d’une exploration soigneuse systématique. Aussi des séquelles peuvent survenir entraînant des conséquences sur la fonction du doigt : sensibilité, motricité à distance d’un traumatisme.
Il est important d’analyser précisément les lésions et proposer une réparation secondaire micro chirurgicale en cas de lésions nerveuses ou vasculaires ou bien de réparation secondaire des tendons, fléchisseurs ou extenseurs. Cette analyse et ces réparations relèvent d’un traitement par un chirurgien expérimenté.
La fracture du radius distal appelée plus communément fracture du poignet est la plus fréquentes des lésions osseuses traumatiques chez l’adulte. L’ostéoporose est souvent un facteur favorisant cette fracture qui se produit en général à la suite d’une chute sur la main. La douleur est constante avec un gonflement, un hématome et une déformation du poignet. Le diagnostic repose sur un bilan radiologique simple éventuellement complété par un scanner pour les fractures complexes.
Un traitement orthopédique est décidé en cas de fracture peu déplacée. Par contre, dès que la fracture est déplacée, elle nécessite une réduction et une fixation par broches ou par plaque. Une bonne chirurgie et une bonne rééducation sont nécessaires à la bonne récupération de la main et du membre supérieur.
La fracture du scaphoïde est très fréquente provoquée par une chute sur la paume de la main. Le patient présente des douleurs sur le bord externe du poignet. La mobilité active et douloureuse mais les symptômes disparaissent rapidement. Le bilan radiologique ne montre pas toujours le trait de fracture en urgence et nécessite souvent un contrôle radiologique 10 jours après ou un complément avec scanner pour faire le diagnostic. Aussi fréquemment, le diagnostic n’est pas fait en urgence, mais secondairement, ce qui compromet une bonne consolidation. Il s’agit d’un os avec une vascularisation faible et la fracture peut évoluer vers une non consolidation appelée pseudarthrose. Le traitement approprié est nécessaire pour éviter les complications.
En cas de fracture non déplacée une immobilisation est mise en place 2 mois environ. En cas de fracture peu déplacée le traitement orthopédique comporte une immobilisation prenant le coude et le poignet pendant 3 mois. En cas de fracture déplacée le traitement chirurgical se discute.
La pseudarthrose du scaphoïde est l’absence de consolidation d’une fracture du scaphoïde 6 mois après la fracture. Très longtemps le patient ne ressent pas de symptôme ou simplement quelques douleurs à l’effort avec une petite diminution des mobilités articulaires. Par contre, cette pseudarthrose va évoluer en 10 à 20 ans vers une arthrose du poignet aussi quand l’arthrose commence à être importante, les symptômes sont plus parlants. Pour cela et en raison de la difficulté de diagnostic en urgence, une fracture du scaphoïde doit être prise en charge correctement.
En présence d’une pseudarthrose du scaphoïde et pour éviter l’évolution arthrosique, la chirurgie a pour but d’obtenir à tout prix la consolidation du scaphoïde par une greffe osseuse d’os iliaque ou une greffe d’os vascularisé.
Les suites opératoires sont longues avec une immobilisation prolongée de 3 mois.
L’arthrose du poignet correspond à une destruction du cartilage articulaire entre les os du poignet. Elle est en général secondaire, contrairement à la hanche et au genou ou bien provoquée par un traumatisme. Cette arthrose se manifeste par des douleurs diffuses du poignet de caractère mécanique avec une déformation progressive et une perte de la force musculaire. L’arthrose post-traumatique peut survenir après une rupture ligamentaire passée, inaperçue, une fracture du scaphoïde non consolidée ou un cal vicieux du radius.
L’arthrose secondaire à une arthrite inflammatoire est en rapport avec la destruction osseuse due aux sécrétions de la synoviale dans les maladies rhumatismales inflammatoires Lupus, Polyarthrite Rhumatoïde… L’arthrose secondaire à une infection survient après une prolifération de microbes dans l’articulation elle-même qui a détruit le cartilage et donc qui évolue après guérison de l’infection vers une arthrose.
Le bilan radiologique permet de confirmer le diagnostic. Le traitement est variable en fonction des aspects radiologiques, des étiologies.
Le kyste synovial du poignet est une tuméfaction qui apparaît sous la forme d’une « boule » remplie d’un liquide gélatineux, souvent située à la base du poignet. Ce kyste peut être responsable de douleurs et d’une gêne fonctionnelle importante. Il peut disparaître en 6 mois sans traitement.
La ponction du kyste ne permet pas de le faire disparaître et l’opération d’exérèse ne doit être envisagée que lorsque la gêne fonctionnelle ou les douleurs sont importantes et non en fonction de la gêne esthétique car les récidives sont fréquentes.
Un cal vicieux est une consolidation de fracture en position anormale. Il existe une déformation osseuse visible à l’œil nu et qui peut être responsable soit de douleurs, soit de modification des mobilités articulaires.
Les radiographies de face et de profil et le scanner permettent d’apprécier les déformations osseuses : importance du raccourcissement, sens de l’angulation…
Le traitement d’un cal vicieux du poignet consiste le plus souvent en une ostéotomie, c’est à dire que l’on coupe l’os pour lui redonner un axe et une orientation qui permettront une meilleure fonction.
Le conflit ulno-carpien est une pathologie du poignet caractérisée par un cubitus (ou ulna) trop long par rapport au radius ce qui entraîne une contrainte au niveau du poignet entre la styloïde cubitale et le carpe en l’occurrence le semi lunaire et le pyramidal. À ce niveau se trouve un ligament comme un ménisque appelé triangulaire ou TFCC. L’hypercontrainte au niveau de cette zone entraîne une lésion de ce ligament triangulaire avec un conflit osseux responsable de douleurs.
Le diagnostic se fait par le bilan radiologique, l’I.R.M. et la scintigraphie osseuse.
Le traitement consiste à diminuer l’appui du cubitus sur le carpe par ostéotomie d’accourcissement du cubitus.
Le tendon extenseur ulnaire du carpe chemine dans un tunnel fibreux situé à la face dorsale de la styloïde cubitale sous le rétinaculum des extenseurs. Lors des mouvements du poignet, le tendon reste toujours dans sa gaine, mais à la suite d’un traumatisme, ce tendon peut se luxer et donc se déplacer à la mobilisation du poignet entraînant des douleurs, une sensation de ressaut, une perte de force musculaire, une limitation articulaire.
Le diagnostic se fait par une échographie dynamique par un radiologue expérimenté. L’I.R.M. peut apporter des renseignements sur le tendon et sa gaine.
Le traitement consiste à stabiliser le tendon dans sa gaine.
La maladie de Kienböck est une nécrose avasculaire du semi lunaire. Elle est due à un trouble de la vascularisation de l’os lui-même qui entraîne une déformation, puis une fragmentation de l’os avec des douleurs et une raideur articulaire. Cette maladie peut avoir une origine professionnelle chez les patients travaillant au marteau-piqueur.
Le bilan radiologique permet de confirmer le diagnostic et de faire une classification.
Le traitement au stade débutant consiste à soulager les pressions au niveau de cet os ou à faire une revascularisation microchirurgicale du semi-lunaire et au stade avancé d’arthrose, à proposer des chirurgies de type résection de la première rangée des os du carpe.
Une rupture ligamentaire du poignet au niveau des os du carpe peut entraîner des conséquences importantes sur la fonction et sur l’évolution arthrosique de l’articulation. En général, les ligaments intrinsèques scapho-lunaire ou luno-triquétral peuvent être lésés lors de traumatismes du poignet et il est important de faire un diagnostic rapide pour permettre une réparation chirurgicale.
Le diagnostic est difficile et nécessite un avis très spécialisé pour un examen approfondi. Le bilan radiologique avec radiographies, scanner, I.R.M. apporte le diagnostic.
L’intervention doit être proposée rapidement afin de réaliser une suture ligamentaire ou une ligamentoplastie.
L’épicondylite correspond à la souffrance au niveau de l’insertion des muscles épicondyliens: muscles de l’avant-bras extenseurs des doigts et du poignet. Le point douloureux se situe sur la face externe du coude à l’insertion des muscles épicondyliens, les muscles eux-mêmes sont également douloureux avec des testing douloureux à la contraction contrariée de ces muscles. On retrouve la notion d’hyperactivité au niveau du coude et de la main d’origine professionnelle, sportive ou de loisirs.
Le traitement comporte dans un premier temps tous les traitements médicaux : anti-inflammatoires locaux, physiothérapie, attelle de coude, infiltrations de corticoïdes. Mais le plus important est de modifier le poste de travail surtout quand il s’agit d’une pathologie en rapport avec l’activité professionnelle. En cas d’échec, une chirurgie pourra être proposée, mais les résultats sont variables.
Il s’agit d’une tuméfaction située en arrière du coude en rapport avec une inflammation de la bourse séreuse sous-cutanée. À la suite d’un choc ou bien de traumatisme répété, cette bourse séreuse peut devenir inflammatoire et se gonfler de liquide séreux. À ce moment-là, le coude est chaud douloureux Avec une grosse tuméfaction. L’évolution peut se faire vers une ABC dations de cette tuméfaction.
En l’absence d’affection. Le traitement est d’abord conservateur avec anti-inflammatoire local, glace, pansement alcoolisé. L’évolution est en général favorable en 15 jours à trois semaines, avec disparition de la tuméfaction, mais une récidive peut survenir.
C’est à ce moment-là qu’on peut éventuellement décider d’une chirurgie avec résection de la bourse séreuse. Ce geste est réalisé sous anesthésie loco-régional et demande une surveillance rigoureuse des suites opératoires.
Le coude est une articulation importante entre l’humérus, le radius et le cubitus afin d’orienter la main dans l’espace. Elle est aussi très complexe et le moindre problème peut entraîner des conséquences sur les mobilités articulaires et donc la fonction. Pour cette raison, toutes les pathologies du coude doivent être traitées de façon rationnelle en gardant à l’esprit la conservation de la fonction. Les séquelles peuvent être post-traumatiques en rapport avec des modifications mécaniques de l’articulation, dues à une arthrose du coude, à des fusions osseuses, congénitales ou acquises, dues à un dysfonctionnement musculaire ou des rétractions tendineuses ou capsulaires, dues à un cal vicieux.
La raideur du coude nécessite donc un bilan complet clinique, radiologique et neurologique pour proposer en fonction des cas, le meilleur traitement.
L’arthrose et peu d’infection rare en rapport avec l’atteinte du cartilage des eaux au niveau du coude. Cette affection entraîne des douleurs. Une diminution des amplitudes articulaires éventuellement des blocages au niveau de cet articulation.
Les radiologiques simples permettent de faire facilement le diagnostic.
Cette affection peut être en rapport avec des antécédents traumatiques, une pathologie inflammatoire, le traitement est avant tout conservateur avec articulaire, anti-inflammatoire locaux, glace, géant, anti-inflammatoires, infiltration de corticoïde. Quand le traitement ne suffit plus, il convient lors de proposer une chirurgie avec soin résection des ostéophytes, bien au maximum une prothèse du coude.
Le coude est une articulation complexe faite de 3 articulations différentes. Cette articulation est très exposée aux traumatismes et peut-être le siège d’une luxation. Dans ces cas, l’ensemble des ligaments du coude, des structures capsulaires sont déchirés si le traitement adapté a été mis en place avec une rééducation bien menée, l’évolution se fait favorablement. Par contre il peut arriver, qu’après un épisode de luxation surtout quand des fractures sont associées, qu’il persiste des phénomènes d’instabilité au niveau du coude avec un dysfonctionnement des articulations et donc douleurs, raideur articulaire, perte des mobilités articulaires, sensations de déboîtement.
Le bilan radiologique permet de définir au mieux, les problèmes et de trouver des solutions chirurgicales.
La rupture biceps correspond à l’arrachement de l’insertion tendineuse du muscle biceps au niveau du radius à la face profonde du coude. De ce fait, le muscle biceps des insérés remonte et donne une image ne muscles Glob comparé aux muscles de Popeye.
Cliniquement. Le patient est douloureux avec une force en flexion, très diminuée du coude, très diminué, une douleur à la force intérieure du coude. L’échographie peut confirmer le diagnostic.
Le traitement est essentiellement chirurgical avec réinsertion du tendon du muscle Biceps.
La fracture de la clavicule est très fréquente chez l’adulte et chez l’enfant et se traite en général de façon orthopédique avec la mise en place d’une immobilisation de type anneaux claviculaires. Cette immobilisation doit être suffisamment serrée pour permettre la consolidation en bonne position de la fracture. Rarement un traitement chirurgical est nécessaire.
Les fractures au niveau de l’humérus sont fréquentes chez l’enfant et chez l’adulte lors d’une chute sur le membre supérieur avec un choc direct sur le moignon de l’épaule. Chez le patient âgé, cette fracture est facilitée par la présence d’une ostéoporose. Le patient se présente avec une douleur post-traumatique de l’épaule, une impotence fonctionnelle, une ecchymose de l’épaule jusqu’au coude
Le bilan radiologique permet de faire le diagnostic. Le traitement peut être orthopédique avec immobilisation du bras coude au corps si la fracture est peu ou pas déplacée en fonction de l’âge, de l’état général du patient. Par contre en cas de fracture très déplacée, de luxation associée, il conviendra de proposer un traitement chirurgical.
La rupture de la coiffe des rotateurs est une atteinte des tendons des muscles de la coiffe à la suite le plus souvent d’un travail répétitif prolongé dans le cadre professionnel. Le patient se plaint de douleurs spontanées nocturnes avec une gêne fonctionnelle importante, une limitation articulaire, passive et active.
Le bilan radiologique montre la rupture, son importance, la situation de cette rupture, la qualité des muscles de la coiffe. Ce bilan est indispensable pour discuter des possibilités de réparation chirurgicale en cas de gêne fonctionnelle ou de douleur trop importante.
La chirurgie consiste à réparer la perte de substance au niveau des tendons de la coiffe.
Un conflit sous-acromial est une pathologie dans laquelle la face supérieure des tendons de la coiffe des rotateurs frotte sur le bord antéro-inférieure de l’acromion lors des mouvements et peut provoquer une inflammation ou même une rupture. Ce problème peut être en relation avec une activité professionnelle, des gestes répétitifs, l’activité sportive, un traumatisme, une configuration anatomique avec un acromion agressif.
Le patient présente des douleurs de l’épaule à l’effort avec une limitation des mobilités.
L’objectif du traitement d’un conflit sous-acromial consiste à limiter le frottement par une rééducation adaptée et en cas d’échec une chirurgie arthroscopique pour réaliser une acromioplastie ou bien par une chirurgie mini-invasive.
L’omarthrose est une dégradation du cartilage de la principale articulation de l’épaule ; la gléno-huméral. L’épaule devient douloureuse et les mobilités se réduisent. Le bilan radiologique confirme la destruction des cartilages avec la présence d’ostéophytes (becs osseux) et la déformations des surfaces articulaires.
Les traitements médicaux avec prescription d’antalgiques et d’anti inflammatoires peut aider, la rééducation appropriée peut aider, l’infiltration d’anti-inflammatoires ou une viscosupplémentation peut soulager temporairement les douleurs et la gêne fonctionnelle.
L’intervention chirurgicale consiste à remplacer les parties abîmées par des pièces prothétiques avec un très bon résultat sur les douleurs et un bon résultat sur le plan fonctionnel.
Plus précisément maladie calcifiante des tendons des muscles de l’épaule, cette pathologie qui ne touche que les épaules n’a pas de cause particulière. Elle se manifeste par des crises inflammatoires douloureuses en rapport avec des calcifications visibles sur le bilan radiologique au sein des tendons de la coiffe.
Le traitement anti-inflammatoire et antalgique permet de soulager la crise douloureuse. Le patient peut présenter plusieurs crises. L’évolution naturelle de la maladie se fait vers la guérison car chaque crise douloureuse est la manifestation de la résorption par l’organisme de cette calcification. Quand il n’y a plus de calcification, il n’y aura plus de crise.
La surveillance peut se faire par un bilan radiologique qui montre la diminution de volume qui peut montrer la diminution de volume des calcifications au fur et à mesure des crises. Si le traitement et l’évolution naturelle ne suffisent pas le radiologue peut réaliser un geste pour aspirer cette calcification, en cas d’échec, la chirurgie peut éventuellement aider à réséquer cette calcification.
Les muscles de la coiffe sont très sollicités dans tous les mouvements au quotidien mais également lors de l’activité professionnelle ou sportive. Aussi il est fréquent, à la suite de cet hyper utilisation, de voir une inflammation sans rupture de ses tendons de la coiffe responsable de douleurs, de gêne fonctionnelle.
Le bilan radiologique en particulier l’I.R.M. confirme la tendinopathie non rompue. Le traitement doit être dans un premier temps médical avec rééducation adaptée éventuellement infiltration mais surtout repos articulaire jusqu’à amélioration des symptômes.
L’arthropathie acromio-claviculaire est une maladie dégénérative de l’articulation entre l’acromion et la clavicule. Elle est fréquente et mal connue souvent confondue avec un problème de coiffe des rotateurs. Cette pathologie peut survenir à la suite d’un traumatisme ou sans cause particulière. Le diagnostic se fait par le bilan radiologique et par une injection test de corticoïdes qui va améliorer au moins temporairement les symptômes.
Le traitement chirurgical est très simple et consiste à réséquer 1 cm de clavicule pour éviter le frottement des deux surfaces articulaires à ce niveau.
À la suite d’une luxation d’épaule, il est possible qu’après cicatrisation, l’articulation gléno-humérale garde une certaine laxité : la tête humérale lors de certains mouvements, ne reste pas en place en face de la glène, provoquant des épisodes de sub-luxation ou de vraie luxation. On parle d’instabilité de l’épaule. L’examen retrouve des éléments de cette laxité. Le bilan radiologique montre les lésions antérieures ligamentaires et capsulaires.
La rééducation ne permet pas à elle-seule de retrouver une stabilité de l’épaule et une chirurgie est très souvent indispensable de type butée osseuse ou stabilisation arthroscopique.
Le poignet est très exposé à toutes sortes de traumatisme et de plaies. À ce niveau, à la face antérieure, se trouvent l’artère radiale et l’artère cubitale, le nerf médian et le nerf cubital, et donc peuvent être facilement lésés par des plaies même peu profondes.
D’autre part, il existe tous les tendons fléchisseurs du poignet et des doigts. En cas de plaie négligée ou non explorée, peuvent persister des déficits sensitifs ou moteurs, pour lesquels une réparation nécessite un chirurgien expérimenté.
Névrome
Le névrome est une pathologie fréquente sur les nerfs sous cutanés avec une désorganisation des fibres nerveuses, une augmentation de volume d’une partie du nerf. Celà peut survenir en amont d’une zone de compression : dans les syndromes canalaires ou le névrome de Morton au pied ou en aval d’une section du nerf : plaie sans réparation microchirurgicale ou nerf sectionné lors d’une amputation. Le nerf proximal va continuer à produire des fibres nerveuses qui s’organisent en boule à l’extrémité.
Le patient présente des troubles de la sensibilité et de la motricité en aval, des douleurs de type électrique lorsque le praticien percute le névrome. L’infiltration test d’anesthésique local fait disparaître la douleur.
Le traitement est en général celui de la cause : libération nerveuse dans les syndromes canalaires, réparation nerveuse secondaire microchirurgicale en cas de plaie négligée, enfouissement intra-osseux en cas de névrome d’amputation.
Neurinome
Les neurinomes (ou schwannomes) sont des tumeurs encapsulées, bénignes, ovoïdes qui se développe sur un fascicule nerveux constitutif du nerf et donc peut être extirpable. Ces lésions sont responsables de douleurs avec des sensations de décharges électriques et des signes de compression nerveuse, paresthésies, engourdissements dans le territoire correspondant.
La palpation retrouve une zone gâchette au niveau de la tumeur nerveuse. Les examens complémentaires apportent des éléments sur la taille, la localisation, la nature de cette lésion.
L’exérèse chirurgicale peut être réalisée sous très fort grossissement au microscope pour ne pas endommager le reste du nerf et donc ces tumeurs nerveuses périphériques doivent être prises en charge par des équipes rompues à la microchirurgie.
Tumeur glomique
Les tumeurs glomiques sont des tumeurs rares et bénignes qui se développent dans les cellules glomiques, qui sont des cellules nerveuses spécialisées dans les doigts.
Elles peuvent causer des douleurs intenses et une sensibilité accrue au froid et dans la zone touchée. Ces tumeurs sont souvent petites, mesurant généralement moins de 1 cm de diamètre, et peuvent être difficilement détectables à l’œil nu.
Le diagnostic est difficile car cette pathologie mal connue et l’IRM peut être utile. Le traitement chirurgical peut être nécessaire pour retirer la tumeur si les douleurs sont trop intenses.
L’instabilité du nerf cubital peut être responsable d’une souffrance du nerf par un conflit répétitif avec l’épicondyle médial (épitrochlée : relief osseux à la face interne du coude).
A l’examen, le nerf ne reste plus dans sa gouttière peut même se luxer complètement à chaque flexion du coude. L’électromyogramme confirme l’atteinte du nerf.
Le traitement consiste à libérer le nerf et à le transposer en avant de l’épitrochlée.
Le syndrome du cubital au coude est une pathologie provoquée par la compression du nerf cubital (ulnaire) au niveau du coude.
Il s’agit du syndrome canalaire le plus fréquent après le canal carpien. Une utilisation répétitive du coude peut provoquer ce syndrome mais souvent on ne retrouve pas de cause. Le patient ressent des fourmillements dans le territoire du cubital, 4ème et 5ème doigt avec, à un stade avancé, un déficit des muscles Intrinsèques responsable d’une faiblesse au niveau de la main.
Le diagnostic est clinique confirmé par un électromyogramme.
Le traitement comporte une libération (neurolyse) du nerf cubital au coude. Il doit être envisagé rapidement car sinon la récupération risque de n’être que partielle.
Ce terme désigne un syndrome de compression d’un nerf quand il passe dans uns canal ostéo-fibreux souvent en regard d’une articulation. Il existe donc un conflit entre un tronc nerveux périphérique et le « contenant » une région anatomique particulière où les conditions locales peuvent être responsables de multiples microtraumatismes aboutissant à des phénomènes irritatifs et inflammatoires conduisant à la souffrance progressive du nerf. L’exemple le plus classique de ces syndromes canalaires est représenté par le syndrome du canal carpien.
Le membre supérieur est le plus souvent atteint et de nombreux nerfs sont susceptibles de subir une compression dans des espaces anatomiques variés.
Sur le plan clinique, ces syndromes se caractérisent par une douleur, des dysesthésies et des paresthésies dans ce même territoire sensitif du nerf intéressé, leur survenue, ou leur accentuation, le plus souvent nocturne, et l’examen clinique retrouve un signe irritatif au niveau de la zone conflictuelle.
L’examen électromyographique (EMG) est un élément très important du diagnostic. Les examens radiologiques : échographie, IRM peuvent être contributifs.
Sur le plan thérapeutique, la libération chirurgicale ou neurolyse est indispensable si les traitements conservateurs ne sont pas efficaces.